La rue Brest (du nom du bienfaiteur de la ville Aimé-Georges Brest) est un sujet d’attention qui revient régulièrement à la priorité de nos concertations entre membres du CIL Gambetta. Au bénéfice de tous les riverains, des commerçants et ceux qui empruntent cette rue, à pied ou en voiture, nous souhaiterions apporter le fruit de notre réflexion sur le sujet et pouvoir influer sur les décisions de nos élus afin d’améliorer son attractivité au sein de notre belle cité.
Ce sujet avait déjà fait l’objet d’une enquête et d’un article sur une gazette en 2019 avec des propositions de circonstances, comme la création d’une piste cyclable remontante, l’installation de plots de verdure, l’élargissement du trottoir coté commerces, le développement des arrêts courtes durée vidéo surveillés, mais force de constater que depuis lors rien ne semble avoir évolué.
Retour en arrière au XIX et XX ème siècle.
A cette époque, sous l’impulsion en particulier de son maire M Alphonse Denis (1830-1846), la ville de Hyères connaît un essor important avec un tourisme hivernal réputé, l’installation d’une colonie anglaise et la venue de la prestigieuse Reine Victoria en 1892. La population augmente et un habitat urbain constitué de villas et petits immeubles s’édifie au sud des remparts. La cité des Palmiers se développe et des grandes artères de circulation sont créés. Si le commerce reste centralisé autour de la place Massillon dans la vielle ville, des magasins sont ouverts sur les nouvelles avenues à l’image des Dames de France qui fut un phare du négoce pendant plusieurs décennies (1907-1995). Situé à proximité immédiate de ce grand magasin, la rue Brest est une rue qui traverse et dessert un quartier de centre ville ceinturé par les avenues Gambetta, Lyautey, Ambroise Thomas et les rues de Provence et Jean Aycard. Dans cette rue, a subsisté jusqu’à la fin du XIXème siècle un des trois moulins alimentés par le Béal de Jean Natte. Celui-ci dénommé « le moulin du bas », entraînait trois meules à farine. Plus tard, ce quartier initialement constitué d’immeubles résidentiels, s’est transformé au XXème siècle avec le remplacement de nombreuses villas par des immeubles plus hauts, plus modernes et l’ouverture de façades de commerces donnant sur la rue. Aujourd’hui nous comptons 12 commerces, 3 cabinets médicaux ou paramédicaux, 1 agence immobilière, 1 galerie d’art, 1 studio de danse , 2 salons de soins. Parmi les commerces, 1 boulangerie en milieu de rue est très appréciée par les riverains pour la qualité de ses produits dont le gibassier à l’ancienne.
La rue Brest : le constat.
La rue Brest n’est pas propice à la déambulation des badauds devant les vitrines. Les devantures des commerces sont limitées du même coté droit en descendant. L’absence de locomotive commerciale drainant les passants font de cette rue une voie de passage pour des piétons qui circulent difficilement sur des trottoirs étroits. Notons par ailleurs l’absence de passage piétons pour traverser la rue. Idem pour la circulation automobile qui est parfois tout aussi difficile pour cette rue en sens unique, dont la chaussée se rétrécit au fur et à mesure de sa progression alors qu’elle reçoit le débouché des véhicules arrivant des rues adjacentes. Pour résumé ce constat, la rue Brest est une voie de desserte du centre ville ou l’on circule à pied ou en voiture sans s’y attarder !

Alors quelle solution entrevoir pour valoriser et donner envie d’emprunter cette rue ?
Certains commerçants, notamment du haut de la rue, ne trouvent rien à redire sur l’environnement de leurs magasins. Remarquons que dans le premier tiers de cette rue jusqu’à la galerie de l’Escurial, celle-ci est relativement large et dispose de trottoirs suffisants et un système de places arrêt-minute vidéo surveillées limitées à 20 minutes. Les commerçants présents des deux côtés de la chaussée ont souffert comme ceux des 3 avenues d’une baisse d’activité pendant ces trois dernières années. Certains se disent même prêt à baisser définitivement le rideau et se délocaliser en cas de travaux dans leur rue. Notons le manque d’attrait de l’aménagement de plusieurs vitrines, la présence de nombreux rideaux métalliques baissées, les entrées secondaires parfois inutilisées de plusieurs établissements ayant pignon sur l’avenue Gambetta, la présence de sans domicile ayant trouvé abri sous le porche d’une vitrine délaissée, etc..
Dans la deuxième partie à partir du débouché de la rue Crivelli, la rue se resserre. Il devient difficile de circuler à pied, à deux de front, sur le trottoir en passant devant l’entrée des commerces existants ou bien encore de croiser une maman avec une poussette ou une personne à mobilité réduite en chariot. Dans ces cas, il faut laisser la place en s’écartant sur la chaussée entre deux voitures garées. Coté stationnement des véhicules, les places réservées à la livraison des commerces sont détournées de leur vocation et cela pose un sérieux problème pour la boulangerie et le déchargement des sacs de farine. Notons que cette boulangerie nous présente un courrier signé de l’adjoint à la sécurité de la mairie et daté du 6 avril 2023 qui précise l’installation à court terme d’une borne arrêt-minute électronique sur la deuxième partie de la rue Brest. Mais toujours rien à ce jour.
A partir du débouché avec la rue Barnéoud, la rue reprend des couleurs avec les façades de commerces en activité, la galerie d’art et dernièrement l’installation d’une restauration rapide de friterie et rôtisserie, même si cette dernière pose d’autres difficultés pour le stationnement devant son entrée. En face, la présence à un moment donné de deux barbiers installés cote à cote posait question, mais l’un deux laissera la place prochainement à un concept de restauration et ils sont suivis d’un dernier commerce de toilettage pour chien.
Comment bonifier cette rue sans modifier son caractère de desserte du quartier d’habitation de centre ville et en facilitant l’accès aux commerces existants ?
Écartons l’idée de supprimer un coté de stationnement automobile dont les places font déjà cruellement défaut en centre ville, cependant nous soutiendrons les propositions ci-dessous issues de notre concertation pour que la rue Brest devienne accessible à tous les piétons et aux personnes à mobilité réduite (PMR) en conservant la circulation des véhicules.
- Créer un ou deux passages protégés avec chicane au niveau des jonctions avec la galerie de l’Escurial et la traverse privée entre l’avenue Gambetta et la rue Brest ;
- Élargir le trottoir de droite en descendant pour permettre le croisement des piétons ;
- Installer une deuxième borne arrêt-minute vidéo surveillée en milieu de rue comme annoncée par le courrier de la mairie ;
- Revoir le sens de circulation de la rue Barnéoud ;
- Requalifier la rue en zone bleue ;
- Remplacer le revêtement de la chaussée existant par un enrobé silencieux ;
- Améliorer la qualité des vitrines des commerces existants en haut de la rue et les façades des immeubles du Guillaume Tell et de l’Île de Beauté ;
- Créer des espaces arborés rapportés ;
- Rétrocession à la mairie et aménagement en voie publique du passage entre avenue Gambetta et rue Brest ;
- Demander à la police municipale un passage plus fréquent pour faire respecter les places de livraison.
Toutes ou partie de ces propositions pourront être soutenues devant les services techniques dans le cadre de la requalification de la rue envisagée par la mairie.
CIL Gambetta
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